Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/45

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Mary’s-ville, après avoir subi bien des fatigues sur les mauvais chemins qui y conduisent et avoir passé à gué plusieurs rivières.

Mary’s-ville est construite en bois, sauf quelques maisons qui sont en briques ; elle est située sur les bords verdoyants de la Yuba ; mais, sur ces rives enchantées, la chaleur est plus accablante et les fièvres sont plus terribles encore qu’à Sacramento ; cette ville offre l’aspect d’un immense bazar destiné à alimenter les placers et les petits villages environnants.

C’est dans cette ville que m’arriva une aventure qui faillit me coûter la vie, à l’hôtel même où la diligence descendait tous les voyageurs. Nous étions à dîner, ma sœur, une autre dame et son mari ; notre repas terminé ; nous nous apprêtions à quitter la maison, lorsque nous entendîmes un affreux tapage ; le maître de l’établissement, interrogé sur la cause de ce bruit, nous répondit qu’il était produit par une réunion de gentlemen de la ville. Comme nous étions au fait des mœurs américaines, la chose ne nous surprit en aucune façon ; seulement, nous hâtâmes nos préparatifs de départ, afin de pouvoir nous échapper avant que les manifestations bachiques de ces mes-