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Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/46

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sieurs se fussent produites plus à découvert, et afin aussi de profiter d’un clair de lune superbe pour nous remettre en marche ; il n’y avait pas de temps à perdre, car déjà un bruit formidable d’assiettes et de verres brisés présageait une de ces redoutables fins de repas américains bien capables, certes, de désespérer les sociétés de tempérance ; mais la bonne intention que nous avions de ne pas sortir sans payer nous porta malheur. Au moment où le maître de l’hôtel nous rendait notre monnaie, l’escalier qui conduisait à la pièce où se donnait le repas retentit du bruit de gens avinés qui roulaient plutôt qu’ils ne descendaient, au milieu d’un grand tumulte de cris et de vociférations. Nous cherchâmes à nous esquiver précipitamment, mais alors une mêlée s’engagea entre ces hommes armés de revolvers, et je me trouvai, sans trop savoir comment, séparée de mes compagnons. Au même instant, un coup de feu retentit, et le sifflement d’une balle vient effleurer ma chevelure ; chacun de se sauver, de fuir dans toutes les directions, je veux fuir comme tout le monde, mais au moment de franchir le seuil de la porte, un nouveau coup de feu succède au premier, il vient frapper un individu qui tombe