Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/47

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devant moi ; effrayée à juste titre, je sors en courant, et ne sachant au juste où je dirigeais mes pas, au point que je fus quelque temps à retrouver mes amis. Ils étaient dans la plus grande inquiétude ; ils me croyaient blessée, mais, Dieu merci, j’en étais quitte pour la peur. Nous apprîmes bientôt que le meurtrier, dans son ivresse, avait ajusté un individu de sa bande, lequel s’était esquivé du côté où je me trouvais ; le premier coup dirigé sur lui avait failli m’atteindre, et le second n’avait pu être évité par ce malheureux, qui avait reçu la balle dans l’aisselle gauche.

Le costume d’homme dont j’étais revêtue et la nuit presque noire où nous étions avaient contribué à tromper l’assassin ; enfin, je l’avais échappé belle ! Peut-être n’est-il pas hors de propos de donner la description du costume que je portais dans ces excursions et d’expliquer pourquoi je l’avais adopté. Il se composait d’un feutre gris de forme légère, d’un paletot de voyage proportionné à ma taille, de bottes à l’écuyère telle est la mode en Californie. À ces bottes était adaptée une paire d’éperons à la mexicaine pour les mules dont on sert fréquemment