Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/48

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dans le pays ; puis, des gants de daim et une ceinture en cuir pour mettre l’or, et dans laquelle était passé un poignard. Ce costume, assez pittoresque pour une femme, lui est de toute nécessité dans ces voyages à travers des contrées abruptes ; il lui laisse, dans un moment de danger, une plus grande liberté de mouvement qu’elle n’en aurait sous des habits habituels. Jusqu’alors, je n’avais eu qu’à me louer de cette idée de dissimuler mon sexe ; mais cette fois, il faut l’avouer, j’avais failli être punie bien sévèrement de ma témérité.

Comme on a pu en juger par le récit qui précède, l’ivresse, chez les Américains, offre les caractères de la folie la plus furieuse dans leurs excès d’intempérance, ils dédaignent le vin ; l’abus qu’ils font de l’eau de vie, du wiskey, du genièvre, de l’absinthe et des autres liqueurs fortes, produit chez eux cette exaltation de forcenés qui les rend si dangereux. Les vapeurs alcooliques qui leur montent au cerveau y font presque toujours germer des idées sanguinaires, et il n’est pas rare de voir des hommes d’un naturel paisible, dès que l’ivresse s’en est emparée, com-