Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/70

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qui m’avaient déjà été faites par des somnambules, et j’essayai, par des plaisanteries, de ramener quelque gaieté dans le cœur de ma pauvre amie.

Le lendemain de ce jour, Mme  Nelson fut plus triste et plus souffrante encore ; elle dessina, néanmoins, au crayon, le portrait des deux Chinois et le leur donna pour les remercier, ce qui leur causa une véritable joie.

Huit jours après la scène que je viens de raconter, Mme  Nelson était dans un état de santé des plus alarmants, elle était prise de douleurs rhumatismales articulaires, et il n’y avait aucun médecin à bord.

Un des Chinois qui avait tiré notre horoscope vint offrir au capitaine, pour la malade, quelques pilules dont, comme docteur (car il paraît qu’il était docteur), il avait expérimenté l’usage dans son pays. Ces pilules étaient rouges et de la grosseur d’une tête d’épingle ; elles avaient la vertu, disait-il, de guérir la plupart des maladies ; leur effet dépendait surtout des quantités bien ordonnées. Les passagers français et moi, nous crûmes qu’il valait mieux nous fier à la science médicale des Chinois que de laisser Mme  Nelson mourir sans secours. On essaya alors de lui faire