Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/85

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d’où se détachaient en caractères métalliques des inscriptions et des sentences de philosophie. Ce que j’eusse été curieuse de voir, c’était l’appartement des femmes, mais il était sévèrement interdit aux étrangers.

Pendant les trois jours où je demeurai à Canton, je fus spectatrice d’une attaque entre les rebelles et les soldats de l’empereur. Une armée chinoise est la chose la plus grotesque qu’on puisse imaginer ; il n’est guère possible de donner une idée de ces soldats dont les noms répondent aux formidables appellations de tigres de guerre et de fendeurs de montagnes. Étant montée sur la terrasse d’une maison, je pus voir à une distance facile un corps de ces troupes avec son général en chef. Tous ces guerriers, ces braves, marchaient dans le plus grand désordre et comme une bande de brigands ; ils étaient armés de lances, de mauvais fusils, et presque chaque soldat avait un parapluie, un éventail et une, lanterne, ce qui me rappela les scènes burlesques que j’avais vues dans leurs théâtres à San-Francisco.

Le bruit du canon, les rumeurs lointaines et braillardes des Chinois, ces attaques successives que l’on