Aller au contenu

Page:Loviot - Les pirates chinois, 1860.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

agiter mon esprit. Il me semblait entendre des cris infernaux, poussés par une bande de démons. Était-ce un hallucination ? ou cet horrible cauchemar avait-il de la réalité ? J’étais oppressée, souffrante, et plus d’une fois je me retournai sur ma couche ; le songe durait toujours, il fut tout à coup rompu par un effroyable vacarme. Éveillée en sursaut, je me dressai sur mon séant, et j’ouvris les yeux, j’étais éblouie, ma cabine se trouvait entièrement illuminée par une lueur rouge. Frappée de terreur et persuadée que le navire devenait la proie d’un incendie, je sautai en bas de mon lit et me précipitai vers la porte. Le capitaine et le subrécargue étaient sur le seuil de leurs cabines. Je jetai des yeux hagards sur eux, ils me regardaient sans pouvoir proférer une parole, car nous entendions des hurlements sauvages et comme des coups de massue qui retentissaient contre les flancs du navire. Des pierres, des projectiles de toutes sortes étaient lancés dans les carreaux des fenêtres du plafond, de la dunette, et les brisaient en mille pièces, des flammes semblaient brûler tout au-dessus de nous nous restions terrifiés.

J’allai vers le capitaine et je me cramponnai à son