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artiste et en maître absolu. Les comparaisons et les exemples employés par lui avec une justesse frappante n’avaient rien de brutal, ni de trivial, au contraire de ce qu’il nous arrive parfois d’entendre chez nos professeurs plus savants que civilisés.

Lorsque M. Charcot devait parler des différentes misères de la vie humaine dans l’analyse clinique des dégénérés, étude si développée par lui avec la collaboration du psychiatre M. Magnan, il devait aussi nécessairement employer leurs propres expressions — caractéristique des impulsions intimes qui les poussent à la satisfaction de leurs instincts anormaux, souvent monstrueux. Mais dans ses propres jugements se manifestaient sa pitié et sa sympathie pour ces malheureux.

L’immense hôpital de la Salpêtrière avec son matériel incalculable présentait à M. Charcot, ainsi que sa vaste clientèle, des cas tout particuliers qui lui servaient à illustrer ses cours. Outre cela, ses anciens élèves, devenus indépendants et pratiquant dans les différents hôpitaux de Paris, dès qu’ils tombaient sur quelque chose sortant de l’ordinaire, de phénoménal, s’empressaient de le soumettre à l’examen de M. Charcot. Par ces exemples scientifiques puisés dans les nombreux hôpitaux parisiens, il augmentait encore l’intérêt de son enseignement. Désireux d’agrandir la sphère de sa spécialité favorite et de rendre populaires ses nouvelles découvertes, ainsi que de faire connaître ses émules dans le do-