Page:Luchaire - Inauguration de l’Institut Français de Florence.djvu/22

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avant leur établissement définitif à Rome. C'est à grand-peine, il faut le dire, qu'on parvient à obtenir cette interruption du voyage vers la capitale du monde antique, si riche en souvenirs historiques et en grandioses monuments.

« La création de l'Institut français permettra, n'en doutons pas, au jeune voyageur de supporter avec moins d'impatience ce stage obligatoire à Florence. Peut-être même celte admirable contrée exercera-t-elle une si grande séduction sur son imagination, qu'il s'empressera de saisir la première occasion de venir lui demander à nouveau des conseils et des inspirations. Et ce sera certainement tout avantage pour nos peintres et pour nos sculpteurs.

« L'initiative hardie de l'Université de Grenoble et la prudente activité de son distingué représentant ont triomphé des premiers obstacles, si souvent insurmontables. Dès maintenant, la confiance a remplacé l'appréhension ; le succès paraît assuré. N'oublions pas les modestes débuts de l'Académie de Rome, qui, elle, pouvait du moins compter sur la protection d'un souverain absolu. Elle chercha pourtant longtemps un gîte convenable. Elle comptait déjà près d'un siècle et demi d'existence quand elle vint se fixer dans cette Villa Médicis, où fut célébré récemment le centenaire de son installation. Souhaitons à l'Institut naissant de Florence de ne pas attendre autant d'années la consécration du succès.

« Tout va vite aujourd'hui. Avant longtemps peut-être, l'Institut français aura-t-il trouvé un domicile définitif dans quelque vieux palais florentin, où il pourra offrir un centre de réunion à l'élite de nos savants, de nos littérateurs et de nos artistes, Comment ce rêve se réalisera-t-il? Nous l'ignorons. La générosité des mécènes empressés à doter leur patrie de fondations utiles se traduit chaque jour par de nouvelles libéralités. Pourquoi ne s'en rencontrerait-il pas un, heureux de compléter et de parfaire l'oeuvre si bien commencée par l'initiative intelligente et désintéressée de quelques bons Français ? »