Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/117

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écrasé par de turbulents voyageurs serrés les uns contre les autres. Des êtres mal élevés fumaient de grosses pipes au grand désespoir des bourgeois, qui craignaient qu’une odeur malsaine de tabac ne s’attachât à la croûte de leur pâté. La bourgeoise s’était plainte inutilement devant ses grossiers compagnons de route que la fumée de tabac l’incommodait ; mais l’un d’eux avait riposté que c’était justement pour corriger l’odeur du waggon, et que cela sentait horriblement le pâté.

Enfin les bourgeois arrivent à Fontainebleau ; ils se dirigent vers la forêt.

Mais, tout à coup, l’honnête commerçant de la rue firenétat pousse un cri à faire rentrer tous les chevreuils, tous les lapins et tous les oiseaux de la forêt.

— Malheureuse ! s’écrie-t-il, tu as oublié le pâté !

Telle fut la vision qui m’assaillit en pleine forêt, et qui ne me quitta plus, vision soufflée par le démon qui se tient caché dans l’encrier de Paul deKock, et je n’ai pas le courage de dire tous les détails capricieux de cette farce bourgeoise qui se jouait dans l’intérieur de mon cerveau, et qui, à partir de ce moment, me cacha les arbres, la verdure, le soleil.