le Saint-Siège conféra souvent des titres à des Français qui s'étaient signalés à sa bienveillance par leurs mérites et leurs services rendus à la religion, au Saint-Siège et à l'Église.
Ces titres ne furent pas tous reconnus par les gouvernements qui se sont succédé depuis cette époque. Sous le règne de Louis-Philippe, la Chancellerie française en confirma plusieurs ; sous le second empire, Napoléon iii confirma quatorze titres romains de comte, entre autres ceux de MM. Armand, Casy, Cécille, de Corcelles, de Rostolan et Vaillant, en vertu du décret impérial du 24 janvier 1852 rétablissant les titres de noblesse abolis en février 1848.
On sait que ce décret impérial est toujours en vigueur, mais que, depuis la révolution de 1870, et l'avènement du gouvernement républicain, le chef de l'État s'est abstenu d'user des prérogatives que ce décret lui conférait pour récompenser les faits d'ordre moral. Seul, pendant sa présidence, le maréchal de Mac-Mahon a confirmé cinq titres de comte accordés à des Français par S. S. le pape Pie ix. Cet état d'indifférence prolongée de la part du gouvernement a obligé les familles catholiques à solliciter du chef de la chrétienté la concession de titres honorifiques équivalant à ceux que conféraient jadis les souverains de la France, titres qu'ils peuvent transmettre à leurs descendants, comme un souvenir des services rendus par eux à l'Église, à la religion et au Saint-Siège.
À part les prélats et quelques dames, dont les titres sont personnels (ad personnam dans les brefs de concession), le nombre des titulaires des différents grades, depuis la Restauration jusqu'à nos jours, c'est-à-dire pendant une période de soixante années, atteint à peine le chiffre de cent quatre-vingts noms.
Dès lors, nous avons pensé qu'il serait aussi utile qu'intéressant de publier une monographie exacte, complète, avec quelques détails généalogiques et la description de leurs armoiries, de tous les Français qui ont eu, depuis plusieurs siècles, le précieux avantage d'être décorés d'un titre nobiliaire par le gouvernement pontifical.
Il nous a semblé opportun de perpétuer le souvenir de nos compatriotes qui se sont signalés par leur dévouement à la cause de l'ordre, de la justice et de la Papauté. Rappeler le nom de ces hommes d'élite qui ont versé leur sang à Mentana et à Castelfidardo, et de ceux qui n'ont cessé de défendre le Saint-Siège et la religion par la plume, la parole et leurs actes,
