Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/265

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din du Musée et de la Bibliothèque, où le buste de Maupassant voisinera désormais avec le médaillon de Flaubert, son maître, les orateurs du jour exaltèrent comme il convenait le génie du "Pays de sa- pience" affirmé de longue date par tant de gloires à la fois locales et nationales. Et une question se posait : était-il toujours aussi vivace, ce génie ? La sève du pommier séculaire conservait-elle toute sa vigueur, la fleur tout son éclat, le fruit toute sa saveur ? Or, comment en douter après une journée passée au contact d’une élite d’hommes ayant conservé les solides et précieuses qualités du terroir ?

« N’était-ce pas, d’ailleurs, une malice d’une finesse bien normande, l’idée de convier un académicien à prononcer le panégyrique solennel d’un grand écrivain qui ne fut pas des Quarante ? Bien que sans caractère officiel, ce discours devait être forcément une amende honorable de l’Académie, une paraphrase du

Rien ne manque à sa gloire, il manquait à la nôtre.

« Non, non ! Notre Normandie n’est pas près de dégénérer ».

On applaudit ce discours de M. de Heredia, pendant qu’en regagnant sa place l’auteur de Trophées est vivement félicité par les membres du Comité et par les hommes de lettres qui l’entourent. C’est au tour de M. Henry Fouquier de prendre la parole.