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DES EAUX DE PARIS

ressources ; c’est alors que Bellidor perfectionna les pompes du Pont-Notre-Dame, qui, de 80 pouces qu’elles avaient fourni, étaient réduites à n’en plus donner que 27 ; ce savant ingénieur parvint à rendre, pendant quelque temps, leur produit journalier de 150 pouces. Parmi les nombreux projets présentés à cette époque aux magistrats de la ville pour augmenter le bienfait du lavage des égoûts, celui d’une pompe à feu, au moyen de laquelle on promettait de faire arriver 300 pouces d’eau de la Seine sur la place de l’Estrapade, mérita d’être distingué ; mais le système des machines à vapeur était trop peu connu encore pour être mis cette fois à l’épreuve ; on n’ordonna pas même la construction d’une autre machine qui devait donner un semblable résultat au moyen d’un manége mû par des animaux. Ainsi, la disette d’eau resta la même ; elle s’accrut même par suite du dépérissement des machines de Bellidor et l’augmentation de la population, qui était alors (1761) de près de 600,000 ames. Il s’ensuit donc que les fontaines érigées sous Louis XV et sur lesquelles se trouvent recommandés à la reconnaissance publique les magistrats qui les firent élever, comme dans d’autres temps, ne furent pas de véritables bienfaits. Les fontaines de cette époque sont celles de la rue de Grenelle-Saint-Germain, élevée en 1739, de la Halle aux Blés, en 1765, de la place Cambray et des Audriettes, en 1770.

Pour assurer le service public devenu de plus en plus précaire, M. de Parcieux proposa, dans un mémoire lu à l’Académie le 13 novembre 1762, d’amener à Paris les eaux de l’Yvette ; la dépense d’une telle entreprise la fit rejeter. La question des pompes à feu, agitée de nouveau par M. d’Auxiron en 1769, fut soutenue par Lavoisier en 1771, mais sans qu’il s’ensuivît aucune détermination. Enfin arriva la compagnie Perrier, qui,

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