prit dans ses bras. Le chasseur s’approcha et lui dit :
— Voulez-vous, jeune homme, me céder votre agneau blanc, en échange de mes deux chiens ?
— Faites excuse, Monseigneur, je ne veux pas céder mon agneau blanc.
— Je vous donnerai encore mon fusil.
— Non, non, je ne me séparerai pas de mon agneau blanc.
Et il le serrait contre son cœur. Et il s’éloigna. Le seigneur le suivit, en disant :
— Ces chiens-ci, mon ami, vous défendront et vous tireront de danger, n’importe où vous vous trouverez.
— Je ne donnerai pas mon agneau, je ne donnerai pas mon agneau !
Et il continua son chemin. Cependant il réfléchit bientôt et se dit :
— Ils sont bien beaux ses chiens à ce chasseur là ! Ils me défendront partout et me tireront de danger, — m’a-t-il dit ; et mon pauvre agneau, hélas ! ne peut le faire. Et son fusil aussi est très beau !… Il faut que je retourne pour lui dire que j’accepte.
Et il retourna sur ses pas, et se mit à crier :
— Seigneur ! seigneur ! j’accepte le marché, vos deux chiens et votre fusil, contre mon agneau blanc.
Et ils firent l’échange.
— Les chiens s’appellent Brise-Fer et Sans-Pareil, — lui dit le seigneur.
Jean continua sa route, suivi de ses deux chiens et son fusil sur l’épaule, et tout fier de son marché.