Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/113

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à mon secours, se dit-il, je ne me tirerai jamais d’affaire, cette fois. Et il appela le roi des lions.

— Roi des Lions, venez à mon secours, car j’en ai grand besoin !

Et le roi des lions arriva aussitôt.

— Qu’y a-t-il pour votre service, Charles» filleul du roi de France ? demanda-t-il.

Charles lui conta son embarras.

— N’est-ce que cela ? Soyez sans inquiétude alors, ce ne sera pas long à faire.

Le roi poussa un rugissement terrible, et aussitôt il arriva des lions plein l’avenue.

— Allons ! mes enfants, leur dit le roi, déracinez et mettez-moi en pièces tous ces arbres, et vite !

Et les voilà aussitôt de se mettre à l’ouvrage, et de travailler, chacun de son mieux. Tout était encore terminé, avant le coucher du soleil.

Quand vint la Princesse, elle fut étonnée de voir tous les chênes déracinés et mis en morceaux, et Charles qui dormait ou feignait de dormir, étendu sur le dos.

— Ah ! voici, par exemple, un homme ! se dit-elle.

Elle s’approcha de Charles, tout doucement, sur la pointe des pieds, et lui donna deux baisers. Charles se réveilla.