Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/148

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fini, et on te laissera enfin en paix. Partons donc, car nous avons bien du chemin à faire.

Après avoir passé au-dessus d’un grand nombre de royaumes et de pays différents (car ils voyageaient toujours par les airs), ils arrivèrent enfin à leur destination, au milieu d’un bois où jamais homme n’était venu, peut-être.

— Voila là-bas les deux fontaines, au pied de ces grands rochers que tu vois, dit la cavale à son compagnon. Une goutte par heure, une seule, tombe de chaque rocher dans chaque fontaine.

— Oui, je vois bien les deux fontaines ; mais, je vois aussi deux lions qui gardent chacune d’elles, et, si j’approche, sûrement ils me mettront en pièces.

— Appelle le Roi des lions à ton secours.

Il appela le Roi des lions, et celui-ci arriva aussitôt.

— Qu’y a-t-il pour ton service, Trégont-à-Baris ? demanda-t-il.

— Le Roi de France m’a envoyé lui quérir une fiole de l’eau de mort et une autre fiole de l’eau de vie ; mais, les quatre lions que je vois là-bas, auprès des fontaines, me mettront sûrement en pièces, si j’approche.

— Sois sans crainte, je vais dire un mot à ces camarades.

Le Roi des lions marcha vers les quatre lions qui