Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/182

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N’oun-Doaré se mit en route avec sa vieille jument.

Ils arrivent au bord de la mer, et y voient un petit poisson resté à sec sur le sable et près de mourir.

— Mettez vite ce poisson à l’eau, dit la jument. N’oun-Doaré obéit, et aussitôt le petit poisson, élevant sa tête au-dessus de l’eau, parla de la sorte :

— Tu m’as sauvé la vie, N’oun-Doaré ; je suis le roi des poissons, et si jamais tu as besoin de mon secours, tu n’auras qu’à m’appeler, au bord de la mer, et j’arriverai aussitôt.

Et il plongea dans l’eau et disparut. Un peu plus loin, ils rencontrèrent un petit oiseau, pris dans des lacs.

— Délivrez cet oiseau, dit encore la jument. Et N’oun-Doaré délivra le petit oiseau, qui dit aussi, avant de s’envoler :

— Merci ! N’oun-Doaré, je te revaudrai ce service ; je suis le roi des oiseaux, et si jamais moi ou les miens pouvons t’être utiles, tu n’auras qu’à m’appeler et j’arriverai aussitôt.

Ils continuèrent leur route, et, comme la jument traversait facilement les fleuves, les montagnes, les forêts et les mers, ils arrivèrent bientôt sous les murs du château du Bélier d’Or. Ils entendirent un vacarme épouvantable à l’intérieur