Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/183

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du château, de sorte que N’oun-Doaré n’osait pas y entrer. Près de la porte, il vit un homme attaché à un arbre, par une chaîne de fer, et qui avait autant de cornes sur le corps qu’il y a de jours dans l’année.

— Détachez cet homme et rendez-lui la liberté, dit la jument.

— Je n’ose pas en approcher.

— Ne craignez rien ; il ne vous fera pas de mal. N’oun-Doaré détacha l’homme, qui lui dit :

— Merci ! je vous revaudrai ce service ; si jamais vous avez besoin de secours, appelez Griffescornu, le roi des démons, et j’arriverai aussitôt.

— Entrez à présent dans le château, dit la jument à N’oun-Doaré, et ne craignez rien ; je resterai à paître ici, dans le bois, où vous me retrouverez, au retour. La maîtresse du château, la princesse du Bélier d’Or, vous fera bon accueil et vous montrera nombre de merveilles de toutes sortes. Vous l’inviterez à vous accompagner dans le bois, pour voir votre jument, qui n’a pas sa pareille au monde, et qui connaît toutes les danses de Basse-Bretagne et des autres pays, que vous lui ferez exécuter sous ses yeux.

N’oun-Doaré se dirige vers la porte du château. Il rencontre une servante, qui va puiser de l’eau à la fontaine du bois, et qui lui demande ce qu’il cherche par là.