Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/232

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Et aussitôt la princesse disparut, et il s’en retourna à son moulin, en songeant à ce qu’il venait de voir et d’entendre.

La nuit venue, il se rendit au vieux manoir et emporta du bois, pour faire du feu, du cidre et du tabac pour boire et fumer, en se chauffant.

Vers minuit, il entendit un grand bruit, dans la cheminée, et, bien qu’il ne fût pas peureux, il se cacha sous un vieux lit, et de là, il vit onze diables descendre par la cheminée. Ils furent étonnés de trouver du feu allumé au foyer. — « Que veut dire ceci ? » se demandèrent-ils.

— Où est resté le Diable Boiteux ? Il est toujours en retard, dit un autre diable, qui paraissait être le chef de la bande.

— Le voilà qui arrive, dit un troisième.

Et le Diable Boiteux arriva, par le même chemin que les autres, c’est-à-dire par la cheminée, et demanda :

— Qu’y a-t-il de nouveau par ici, camarades ?

— Rien, lui répondit-on.

— Rien ?... Eh bien, moi, je prétends que le meunier du moulin de Pont-Léguer est ici, quelque part, et qu’il est venu pour essayer de nous enlever la princesse : cherchons-le.

Et on chercha partout. Le Diable Boiteux regarda sous le lit et, voyant le meunier, qui s’y blotissait, il s’écria :