Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/269

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tu ne me prennes sur ton dos, dit alors Fanch au grand vent.

— Je te prendrai bien sur mon dos. si tu me donnes à manger, quand je demanderai.

— C’est entendu, autant que tu voudras.

Et Fanch monta sur le dos du grand vent, et les voilà partis ! A chaque instant, le grand vent demandait à manger. Fanch avait sa serviette, et lui donnait tout ce qu’il demandait. Ils allaient, ils allaient ! frrrrr ! viiii ! ou, ou ! Ils aperçurent enfin le château de la princesse Troïol. Le grand vent déposa Fanch au milieu de la cour. Fanch attacha les trois mouchoirs de la princesse, le blanc, le gris et le noir, au bout de son bâton, puis le planta en terre, au milieu de la cour. Un moment après, la princesse passa, au bras du maître du château, se rendant à l’église, pour leur mariage. Elle vit Fanch, reconnut ses trois mouchoirs, et dit aussitôt à sa femme de chambre :

— Allez demander à cet homme combien il veut me vendre un de ses mouchoirs.

La femme de chambre se rendit aussitôt auprès de Fanch.

— Combien voulez-vous me vendre un de vos mouchoirs, pour ma maîtresse ?

— Dites à votre maîtresse qu’elle n’est pas assez riche pour acheter un de ces mouchoirs.