littéraires et les thèmes traditionnels. Même incomplet, un dictionnaire de ce genre rendrait de grands services. »
J’avais aussi songé à faire ici, très succinctement, l’historique du folklore français ; mais, mon ami M. Bladé, dans la préface de ses Contes populaires gascons[1], a déjà exécuté ce travail utile, de manière à m’ôter l’envie de le reprendre après lui.
M. Cosquin nous dit que tous nos contes nous viennent de l’Inde ; d’autres — et je suis du nombre — en réclament une bonne part pour le reste de l’Orient, et aussi les nations occidentales, surtout celles d’origine celtique. Mais, qu’ils nous viennent de l’Inde ou d’ailleurs, ce qui est certain, c’est qu’ils nous ont été conservés par le peuple, les gens illettrés, et, à ce titre, nous leur devons une grande reconnaissance. C’est là, en effet, la littérature des ignorants et des malheureux, de ceux qui ne savent ni lire ni écrire, et quand on songe aux misères de toute sorte, aux infortunes et aux douleurs que les récits du peuple ont consolées, depuis tant de milliers d’années, nous de-
- ↑ Ces contes ont paru, en trois volumes, dans la collection Maisonneuve et Leclerc, Les Littératures populaires de toutes les nations, dont le présent recueil fait aussi partie.