Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/38

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— Je me trouve bien, frère chéri ; tout ce que je peux souhaiter m’est accordé sur-le-champ. Il n’y a qu’une chose qui me déplaît ; mon mari ne reste pas avec moi. Tous les matins, il part en voyage, au lever du soleil, et, pendant toute la journée, je suis seule.

— Où va-t-il donc de la sorte ?

— Je ne sais pas, frère chéri, il ne me le dit pas.

— Je le lui demanderai, demain, pour voir.

— Oui, demande-le-lui.

Le lendemain, le prince se leva de bon matin, et il parla de la sorte à son beau-frère :

— Je voudrais aller aussi avec vous, pour me promener, beau-frère ?

— Je le veux bien, cher beau-frère.

Mais, à peine furent-ils sortis de la cour, que le maître du château demanda à son beau-frère :

— As-tu fermé la porte à clef sur ta sœur ?

— Non vraiment, répondit-il.

— Eh ! bien, va fermer la porte, vite, et puis, retourne.

Le prince alla fermer la porte ; mais, quand il revint, son beau-frère déjà était parti. Il se mit en colère, en voyant cela, et se dit :

— Eh bien ! puisqu’il en est ainsi, je m’en retourne à la maison, tout de suite.

Il avait avec lui sa baguette blanche ; il en frappa deux coups en croix sur un grand rocher