Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en disant qu’il serait très bien là. Vers la fin du repas, l’évêque dit à ses convives qu’il les avait appelés pour assister à l’examen d’un jeune savant, qui était venu de son village lui demander les Ordres sacrés. Et s’adressant alors au jeune Coathalec :

— Levez-vous, jeune savant, et venez me présenter vos livres, afin que je vous interroge.

Coathalec s’avança avec assurance, et présenta son Abécédaire à l’évêque.

— Voyez, Messires, dit celui-ci, en passant le livre à ses chanoines, voilà le seul livre qu’ait jamais connu notre jeune savant !

Et tout le monde de rire, comme bien vous pensez.

— Et tu oses encore venir me demander les Ordres sacrés, imbécile, âne ! lui dit le prélat.

— Pas aussi imbécile ni aussi âne que vous, peut-être ; interrogez-moi, répliqua Coathalec.

— Je te pardonne ton insolente réponse, parce que tu n’es qu’un pauvre idiot. Et se tournant vers ses chanoines : « Que chacun de vous lui adresse une question, et nous verrons s’il pourra répondre à une seule d’elles, d’une manière satisfaisante . »

Et chacun lui adressa une question ou une devinaille, et il ne répondit à aucune et garda un silence absolu. Et les mots âne, imbécile, idiot,