Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pleuvaient sur lui comme grêle, et l’on riait et on le bafouait, à qui mieux.

— Je demande aussi, à mon tour, dit alors Coathalec, à adresser une question à chacun de vous, et nous verrons, alors, qui sera le plus âne de nous.

La proposition fut acceptée, et Coathalec proposa une devinaille à chacun des convives, et pas un ne put donner le mot de celle qui lui était adressée. On ne riait déjà plus autant !

— Eh bien ! reprit-il, je vais vous donner le mot de chaque devinaille et la réponse à chaque question, non seulement pour celles que je vous ai adressées, mais aussi pour celles que vous m’avez proposées.

Et il fit, en effet, comme il venait de dire, et sans se tromper une seule fois. Si bien que l’on ne riait plus du tout, à présent, et qu’on se regardait, d’un air étonné. Alors, il proposa à son tour une question à l’évêque ; et, comme les autres, l’évêque resta court. Pour se tirer d’embarras, il dit à Coathalec :

— Je consens à vous conférer les Ordres, car, à ce que je vois, vous êtes plus savant et plus fin que vous ne le paraissez.

— Moi, accepter les Ordres d’un âne comme vous ! j’en serais bien fâché, répondit Coathalec, avec dédain.