Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/158

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— Allez au diable, lui cria-t-il, je n’ai pas trop de pain ni d’argent, pour régaler des sorcières comme vous !

— C’est bien, mon garçon, répondit tranquillement la vieille, les couleuvres seront belles !

Et elle s’en alla.

Ervoan ne comprenait pas ce que signifiaient ces paroles, mais il l’apprit plus tard.

En arrivant à Paris, il se rendit tout droit au palais du roi.

— Que voulez-vous, mon brave homme, lui demanda le portier du palais ?

— Montrer mes pommes au roi, répondit-il.

— De quel pays êtes-vous ?

— De Tréguier.

— De Tréguier ?... Où est-ce cela ?

— En Basse-Bretagne.

— La Basse-Bretagne ?... Ce n’est pas de là, je pense, que nous viendront les pommes qui remporteront le prix ; entrez, tout de même, puisque le roi a dit qu’il fallait recevoir tous ceux qui se présenteraient avec des pommes.

Et l’on introduisit Ervoan dans une grande salle, où beaucoup d’autres attendaient déjà, ayant chacun son panier de pommes au bras.

Peu après, le roi vint et se mit à examiner les pommes. Celles-ci étaient belles, celles-là plus belles, d’autres plus belles encore, et il avait un