Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/165

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reuil, dût-elle le payer cinq cents écus, et de le lui apporter.

Quand la soubrette arriva dans le vallon où se tenait le Bossu, elle le vit avec étonnement qui jouait avec ses écureuils, sur l’herbe, comme avec des petits chats. Il y en avait sur ses épaules, sur sa tête, et c’était un plaisir de voir leurs jeux et leurs ébats.

— Dieu ! les gentils oiseaux ! s’écria-t-elle ; je voudrais bien en avoir un ; vendez-m’en un, je vous prie.

— Nenni ! je veux garder tous mes écureuils, tous, tous !...

— Je vous en prie, un seul, celui que vous voudrez.

— Non, dussiez-vous m’en offrir deux cents écus.

— Eh bien ! soit, je vous en donnerai deux cents écus.

Deux cents écus, pour un écureuil ! pensait Tugdual, c’était bien de l’argent, et jamais de sa vie il n’avait vu tant d’argent à la fois.

— Eh bien ! reprit-il, pour deux cents écus... et un baiser.

— Non, deux cents écus et pas de baiser.

— Alors, rien n’est fait.

— Eh bien ! puisqu’il le faut... mais, vous ne le direz à personne, au moins.