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Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/166

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Et Tugdual céda un écureuil pour le prix convenu.

La soubrette le mit dans son tablier et partit. Mais, elle n’était pas encore loin qu’un coup de sifflet se fit entendre, et l’écureuil se démena si bien, dans le tablier, égratignant et mordant, qu’il finit par s’échapper et revint au possesseur du sifflet enchanté.

Quand la femme de chambre rentra au palais, le prince et la princesse, qui l’attendaient, lui demandèrent :

— Nous rapportez-vous un écureuil ?

— Non, répondit-elle, je n’ai pas pu.

— Et l’argent ?

— Ni l’argent non plus.

— Où donc est-il ?

— Je le lui ai donné.

— Sotte ! il ne fallait donner l’argent que lorsque vous auriez tenu l’écureuil.

— Je l’ai bien tenu, un instant, Madame, mais... Et elle raconta comment les choses s’étaient passées.

Au coucher du soleil, le Bossu revint tranquillement et, comme la veille, pas un écureuil ne lui manquait.

— Il faut que cet homme soit un magicien ou un sorcier ! dit le Prince-Bleu.

— Demain, dit la princesse, on l’enverra en-