Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/167

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core au bois, avec les écureuils, et c’est moi-même qui irai lui en acheter un, coûte que coûte, et je ne le lâcherai pas, moi !

Le lendemain matin, Tugdual retourna donc au bois, avec ses écureuils. A midi, la princesse accompagna la servante qui lui portait à manger. Elle marchanda un écureuil et finit par l’obtenir, pour cinq cents écus et un baiser. Après avoir reçu le prix convenu et promis le secret, le Bossu le lui livra, et elle le mit dans son giron, et partit. Mais, un coup de sifflet se fit entendre presque aussitôt, et l’écureuil se démena tant et si bien, qu’il mit en sang la poitrine de la princesse et la força à le lâcher.

Le prince, au récit de ce qui lui était arrivé, se mit en colère et dit qu’il irait lui-même, le lendemain, trouver le gardeur d’écureuils, au bois, et viendrait à bout de lui, et quand il serait le diable lui-même.

Il alla donc au bois, à cheval, et déguisé en paysan. Mais Tugdual le reconnut facilement, et se garda de le lui faire sentir. Il obtint un écureuil, pour sept cents écus et sept coups d’alène dans son derrière. Les sept coups d’alêne furent si violents et pénétrèrent si profondément, que, au dernier coup, l’alène disparut et resta dans le derrière du prince. Celui-ci mit l’écureuil dans son chapeau, monta péniblement à cheval, et