Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/178

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— Donne-moi le sifflet, à présent, reprit-elle.

— Avant de céder mon sifflet, je veux encore en prévenir le seigneur et lui dire à quel prix je vous l’ai laissé.

— Oh ! n’en dis rien, je t’en prie ; garde l’argent et le sifflet, mais que mon maître ne sache rien.

Et elle s’en alla.

Le lendemain, Laouic retourna avec ses perdrix sur la lande, et, cette fois, ce fut la fille du seigneur qui vint lui apporter à dîner, à midi, et lui marchander aussi son sifflet.

— Où sont tes perdrix ? demanda-t-elle, en arrivant.

— Elles sont allées se promener ; est-ce que vous voulez les voir ?

— Oui, je voudrais les voir.

Laouic souffla dans son sifflet d’argent, et les perdrix arrivèrent aussitôt. Il y en avait six.

— Le beau sifflet que tu as là ! Veux-tu me le vendre ?

— Oh ! que nenni !

— Vends-le-moi, je t’en donnerai ce que tu voudras.

— Eh bien, j’en veux deux cents écus et un baiser complet.

— Deux cents écus, soit, mais pas le reste.

— Il me faut aussi le baiser, ou rien.