Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous comporter pour vous en emparer. Le château est précédé de trois cours, ceintes de hautes murailles, et qu’il vous faudra traverser. La première est pleine de serpents, crapauds et autres reptiles venimeux ; dans la seconde, il y a des serpents et des tigres, et dans la troisième, des serpents et des géants, qui défendent l’accès du château. Tout cela dort profondément, de onze heures jusqu’au dernier coup de midi, étendu pêle-mêle sur le sol, et la langue hors de la gueule. Vous pourrez vous avancer parmi eux et même marcher sur leurs corps, sans crainte de les voir s’éveiller, avant le dernier coup de midi. Une fois dans le château, vous traverserez, sans aucune difficulté, trois belles chambres, et dans une quatrième (je ne vous dis rien de ce que vous verrez dans les trois premières), vous verrez l’oiseau Drédaine, dans sa cage d’or, suspendue au plafond par trois chaînes d’or. Il dormira aussi. Près de là, un sabre sera appendu à un clou d’or au mur. Vous prendrez le sabre, en trancherez les trois chaînes et emporterez l’oiseau, dans sa cage. Mais, n’oubliez pas que tout cela devra être fait avant le dernier coup de midi, sinon les portes se refermeront sur vous, et vous n’en reviendrez jamais.

Luduenn remercia le renard de ses conseils, s’arma de courage et se remit en route.