Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/217

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— Oui, et il nous a bien amusées ; et, avant de partir, nous lui avons rempli les poches d’or, de joyaux et de diamants.

— Ah ! malheureuse, que me dites-vous là ? Donner encore mon or et mes diamants à celui qui m’a fait c... !

Et il était furieux, et trépignait et s’arrachait les cheveux.

— Je cours après lui, et si je l’attrape !...

— Ne lui faites de mal, je vous en prie, dit la femme, qui ne comprenait rien à cette fureur de son mari.

Celui-ci prit le meilleur cheval de son écurie, et le voilà lancé, à fond de train, à la poursuite de Guyon. Mais, Guyon, qui pensait bien qu’il serait poursuivi, regardait de temps en temps derrière lui, et, quand il l’aperçut, comme il se trouvait juste auprès d’une maison couverte d’ardoises, au bord de la route, il appliqua son échelle contre la maison, monta sur le toit et se mit à jeter à bas des ardoises, comme un couvreur qui répare un vieux toit. Arrivé devant la maison, le seigneur arrêta son cheval, et s’adressant à Yvon :

— Eh ! couvreur, vous n’avez pas vu passer par ici un homme qui portait une Échelle sur l’épaule ?

— Oui-dà ! Monseigneur, il est passé, il n’y a qu’un instant.