Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/314

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Le Murlu vint encore le trouver et lui dit de laisser entrer ses bêtes dans le bois, u'elles trouveraient de l’herbe à discrétion, tandis que la lande était brûlée et aride.

— Je ne veux pas les laisser entrer dans le bois, répondit-il, car si j’en perds une seule, je serai pendu.

— Fais comme je te dis, répliqua le Murlu, et ne crains lien, pendant que je serai avec toi.

Et voilà tout le troupeau dans le bois.

Dans ce bois, habitait un géant qui enlevait et dévorait tous les animaux du roi qui y entraient. Il voulut enlever tout le troupeau, mais le Murlu l’en empêcha, car il était sans doute plus fort que le géant.

Au coucher du soleil, le Murlu rassembla les béliers et les brebis : il n’en manquait pas un, et bien mieux, chaque brebis avait eu trois petits moutons.

Le prince les ramena à l’étable, et le portier fut bien étonné de voir encore le troupeau plus que doublé en nombre. Il paya un écu pour chaque mouton nouveau-né et dit au berger que, le lendemain matin, il irait garder des vaches et des taureaux.

En effet, on lui confia, le lendemain, un troupeau de deux cents vaches et de cent taureaux, en lui disant encore qu’il aurait un écu pour chaque