Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/345

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— Sire ! sire ! vous ne savez pas ?

— Quoi donc ? demanda le monarque.

— Le Satyre parle, comme un homme.

— Ah ! vraiment ? Et qu’a-t-il donc dit ?

— Il a dit que si vous voulez passer la revue de votre armée, demain, dans la cour du palais, il dira des choses qui étonneront tout le monde, et qui seront pourtant vraies.

— Je suis bien curieux d’entendre ses vérités, et je vais donner des ordres pour que la revue ait lieu, demain.

Toute la ville était venue voir la revue. Le roi était à cheval, au milieu de la cour, entouré de courtisans et de généraux. La reine était sur son balcon, avec ses deux filles d’honneur, qui ne la quittaient jamais. L’attente était grande. A midi juste, le Satyre devait parler. Quand les douze coups eurent sonné, à l’horloge du palais, le capitaine Lixur lui parla ainsi :

— Dites-nous, à présent. Satyre, ici, en présence du roi et devant tout le monde, pourquoi vous avez ri, lorsqu’au sortir de la forêt, nous rencontrâmes le convoi d’un enfant que l’on allait enterrer ?

Et le Satyre répondit :

— Si vous saviez ce que je sais, moi, vous auriez sans doute ri vous-même.

— Dites-nous ce que vous savez, Satyre.