Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/372

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— Je vous plains, prince ; mais, puisque mon père a consenti à vous accorder un délai jusqu’à demain, tout espoir de salut n’est pas perdu. Demain matin, il commencera à vous faire connaître la série de travaux et d’épreuves qu’il veut vous imposer. Ne vous découragez pas, quoi qu’il vous demande, et je vous viendrai en aide. Ne vous étonnez pas si je vous parle durement, et si je vous frappe même, car ce ne sera que pour votre bien.

Le lendemain, Barbauvert dit à sa fille Koantic :

— Allons ! Koantic, préparez à déjeûner à cet homme, pour qu’il aille à son travail.

— Moi !... répondit Koantic, il y a des servantes dans la maison, mon père.

— Non, c’est vous qui lui préparerez à déjeûner ; je le veux,

Et Koantic prépara le déjeûner, feignant d’y être contrainte.

Quand Charles eut mangé, on lui donna une cognée de bois pour abattre un grand bois, qui devait être tout entier à terre, avant le coucher du soleii.

Il se rendit au bois, avec sa cognée sur l’épaule. Mais, quand il vit la tâche qu’on lui imposait, il s’assit au pied d’un arbre et se mit à pleurer, en se disant : — Je suis perdu !