Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/43

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le Marcou-Braz lui-même. Il aura une épée très-longue, qu’il maniera lourdement et maladroitement. Tâchez de l’éviter ; approchez-vous de lui le plus près possible et frappez-le au cœur.

Le lendemain matin, Marcou-Braz et Calaman descendirent de bonne heure dans la cour. Le géant, qui maniait sa grande épée, comme une faux, voulait couper Calaman en deux, par le milieu du corps ; mais, le prince, sautant lestement par-dessus l’arme, s’approcha du monstre et lui plongea son épée dans le cœur. Il tomba comme un arbre déraciné, en poussant un rugissement qui fit trembler le château jusqu’en ses fondements.

— Victoire ! cria aussitôt la princesse, à sa fenêtre.

Et elle descendit et se jeta au cou de Calaman.

Tous les arbres de la forêt devinrent alors autant d’hommes de toute condition, dont beaucoup de princes, et ils vinrent remercier Calaman de les avoir délivrés, puis ils retournèrent chacun dans son pays.

Le vieux portier rentra aussi dans l’héritage de ses pères.

Quant à Calaman et à la princesse, ils chargèrent plusieurs chariots d’or et de pierres précieuses, et prirent la route de France, escortés par