Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/44

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une armée de Français et d’Espagnols, enchantés par le magicien, et qu’ils avaient délivrés.

A quelque distance du château, la princesse s’écria :

— Ah ! mon Dieu ! j’ai oublié d’emporter le grand lustre du château, une merveille unique en son genre !

— Je vais le chercher, dit Calaraan ; continuez votre route vers l’Est ; grâce à la rapidité de mon cheval, je vous rattraperai facilement.

Et il retourna au château, décrocha le lustre, monta avec lui à cheval et piqua des deux, pour rejoindre la princesse et sa suite. Mais, il s’égara dans le bois, et de dépit, il jeta le lustre dans un étang et retourna au château, où il raconta sa mésaventure au vieux portier, fils de roi, et rentré en possession du domaine que lui avait enlevé le magicien. Celui-ci le plaignit et regretta aussi la perte du lustre, qui était le talisman auquel était attachée la fortune de sa famille. Il lui faudrait, pour le retrouver, vider l’étang, qui était immense.

Cependant Calaman, grâce à un bon cheval et à l’or que lui donna le vieillard, revint à Paris. Son père fut heureux de le revoir, car il le croyait mort. Il était tout triste et maladif, depuis son départ, et ne prenait plus plaisir à rien. L’arrivée de son fils chéri le réjouit et lui rendit la santé.