Page:Luzel - Contes populaires, volume 2, 1887.djvu/56

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vous verrez une belle fontaine, pavée de pierres d’or, avec une margelle et une voûte en pierres d’argent, et deux grenouilles d’or au fond de l’eau. Les deux grenouilles d’or sont eux-mêmes ; leurs chevaux ont été métamorphosés en l’eau de la fontaine, et l’or et les pierres précieuses qu’ils ont emportés sont devenus les pierres d’or et d’argent de la fontaine et les feuilles des arbres qui sont autour. Partez vite, et ne revenez pas sans eux.

Et le vieux magicien part, monté sur son dromadaire, qui passe comme l’éclair, et suivi de son lévrier.

Au même moment, Arzur disait à Azénor :

— Le magicien et la magicienne sont rentrés chez eux, et ils sont furieux de notre départ, mais, surtout de la disparition de leurs livres de magie, que j’ai emportés. J’entends la magicienne qui dit au magicien de monter sur son dromadaire et de se mettre à notre poursuite ; elle ajoute qu’il nous trouvera, sous la forme de deux grenouilles d’or, au fond d’une fontaine. Mais, je saurai faire en sorte qu’il oublie les conseils et les recommandations de sa femme. Il va plus vite que nous et nous atteindra bientôt ; regarde derrière toi, si tu ne vois rien venir.

— Je vois au loin, et venant comme la foudre, un lévrier, suivi du magicien sur son dromadaire.