Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/111

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Il avait mis le manteau à l’envers, et il était invisible.

Puis, par la vertu de son chapeau et de son bâton, il fut transporté en un instant à Londres. Il se rendit, la nuit, devant le palais du roi, et dit :

— Chapeau, fais ton devoir ! Je désire voir s’élever ici, à l’instant même, un château-fort, garni de cinq cents canons, de manière à pouvoir détruire en un instant le palais du roi, s’il lui prend envie de me résister.

Et un château-fort, garni de canons énormes, s’éleva sur-le-champ, en face du palais royal.

Le lendemain matin, toute la ville et la cour étaient en alarmes. On craignait de voir les canons tonner, d’un moment à l’autre, et réduire tout en ruines et en cendres. Le vieux roi alla lui-même parlementer avec le maître du château. Quand il reconnut son gendre, il se crut perdu sans rémission. Mais Iann le rassura et lui dit :

— Que votre fille, ma femme, me rapporte seulement le bout de cierge bleu, qu’elle a trouvé dans la poche de ma veste, et je ne vous ferai aucun mal, ni à elle non plus.

La princesse, toute tremblante, vint apporter le bout de cierge bleu à Iann. Celui-ci le prit, l’alluma, et aussitôt l’Homme de fer apparut devant lui, et dit d’un ton joyeux :