vers la ville où demeurait le seigneur Rio. Sa mère le vit partir, cette fois, avec moins d’appréhension. Il arriva dans la ville, sans encombre, et alla tout droit à la maison du seigneur Rio. Il s’arrêta à la porte de la cuisine, comme la première fois, et se mit à faire Miaou ! miaou ! — Maître ! maître ! cria la cuisinière, qui le reconnut aussitôt, descendez vite, car voici le Chat noir qui est revenu !
Rio descendit de sa chambre, tenant à la main son fusil chargé. Le Chat ne s’effraya pas pour le voir, et il le regarda fixement, en continuant de crier : Miaou ! miaou !
— Ah ! c’est toi, vilain matou ! cria Rio, tu vas avoir affaire à moi, tout à l’heure !
— Je n’ai pas peur de vous, répondit le Chat, sans s’émouvoir ; mais, prenez garde à vous !
Et voilà Rio tout ébahi d’entendre un Chat lui parler comme un homme, et le menacer.
— Que veux-tu ? lui demanda-t-il alors, se calmant et radoucissant le ton.
— Je demande, comme la première fois, de la viande, du pain blanc et du vin, pour ma mère et pour moi.
— Ah ! il te faut de la viande, du pain blanc et du vin vieux, seigneur Chat, reprit Rio, honteux d’avoir peur d’un chat, puisqu’il avait un fusil chargé dans ses mains : Eh bien ! sois tran-