Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quille, au lieu de rôti, de pain blanc et de vin vieux, je vais te donner du plomb dans le corps, et nous verrons alors les grimaces que tu feras !

Et il le coucha en joue. Mais, le Chat lui sauta à la figure et lui enfonça ses griffes et ses dents dans les chairs.

— Grâce ! grâce ! lâche-moi, et je te donnerai tout ce que tu voudras ! criait Rio.

— Je le veux bien, dit le Chat, en sautant à terre, et pour vous prouver que je ne vous veux pas de mal, je vais même vous donner un conseil, qui vous sera utile. Je connais vos tours, seigneur Rio. Je sais que vous avez une maîtresse, que vous allez voir souvent, et dont vous vous croyez aimé, parce qu’elle vous le jure. Mais, cette femme ne vous aime pas, et elle médite même contre vous, en ce moment, une infâme trahison, avec l’aide d’un autre amant qu’elle aime plus que vous. Écoutez-moi bien, et si vous faites exactement ce que je vous dirai, vous pourrez échapper au piège qu’elle vous prépare. Un de ces jours, la dame que vous fréquentez donnera une partie de chasse, qui sera suivie d’un grand repas. Vous y serez invité, cela va sans dire ; mais, votre rival sera là aussi. Vous abattrez plus de gibier qu’aucun autre chasseur, et tout le monde vous en félicitera ; mais, la dame et