n’est-ce pas ? Eh bien ! soyez sur vos gardes, à présent, et faites bien exactement ce que je viens de vous dire, autrement, malheur à vous !… Il vous arrivera encore autre chose, après ; mais, ayez confiance en moi, et je vous viendrai en aide, en temps utile.
Rio fut bien étonné et bien effrayé aussi de ce qu’il entendait. Il n’en remercia pas moins le Chat, et remplit son bissac de ce qu’il put trouver de meilleur, et lui dit de revenir, quand ses provisions seraient épuisées. Le Chat retourna alors dans son île, auprès de sa mère.
Quant à Rio, il réfléchit beaucoup à ce qu’il avait entendu, et il songea même à refuser l’invitation à la partie de chasse, au château de sa maîtresse. Il y alla pourtant, se disant qu’il serait bien sot de se rendre aux menaces d’un Chat, et que, sans doute, il était halluciné et avait rêvé tout cela, tant il lui paraissait étrange et surnaturel qu’un Chat pût parler et raisonner ainsi.
Tous les honneurs de la journée furent pour lui, et il abattit une quantité prodigieuse de gibier de toute sorte. Le repas fut magnifique, le soir, et la châtelaine ne tarit pas de compliments et de gracieusetés de toute sorte à son adresse. On lui porta aussi force santés, de sorte que, lorsque l’heure fut venue d’aller se coucher, les têtes