Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/168

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Mais, les fenêtres étaient garnies de grosses barres de fer, entre lesquelles il lui était impossible de passer, et la porte était fermée à clef. Il lui fallut donc passer la nuit avec un cadavre décapité et baigné dans son sang. Grande était son inquiétude, au sujet de ce qui se passerait le lendemain, et il se disait en lui-même :

— Si le Chat noir ne vient pas encore à mon secours, je suis perdu, et il ne me servira de rien d’avoir sauvé ma tête, cette nuit, car sûrement cette diablesse de femme ne manquera pas de m’accuser d’avoir assassiné cet homme !

Le lendemain matin, le soleil était levé depuis longtemps et tout le monde était sur pied, dans le château, et Rio et son compagnon de lit ne descendaient pas. Au moment de se mettre à table, pour déjeûner, la châtelaine, feignant d’en ignorer la cause, demanda de leurs nouvelles, et on lui répondit que personne ne les avait vus, depuis la veille.

— Les paresseux ! dit-elle. Allons les chercher, dans leur chambre, et nous informer auprès d’eux de la manière dont ils ont passé la nuit ; ils sont peut-être indisposés ?

Et elle monta à leur chambre, suivie d’une demi-douzaine de chasseurs. Quand elle ouvrit la porte et qu’elle reconnut son erreur, en voyant Rio debout, attendant qu’on vînt lui ouvrir, et la