Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/173

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le secret, à l’exception de Rio et d’Yvonne, cela paraissait assez singulier à tout le monde.

Quand les solennités, les jeux et les festins furent terminés, le Chat dit à sa mère :

— Je ne connais encore ni mon grand-père, ni ma grand’mère, ni ma sœur Louise, et j’ai hâte de les voir ; il faudra aller, tous les trois, leur faire notre visite de noces.

Le lendemain matin donc ils montèrent tous es trois dans un beau carrosse, et ils partirent.

Le père d’Yvonne, sa marâtre et sa fille Louise vivaient encore et habitaient ensemble. Son père es reçut avec une joie et un bonheur bien sincères ; sa marâtre et sa fille, qui était toujours à marier, feignaient aussi d’être enchantées de les revoir ; mais, en réalité, elles en crevaient de dépit et de jalousie. Quoi qu’il en soit, on prépara un grand festin, en signe de réjouissance, et l’on invita beaucoup de monde. La vieille sorcière du bois ne fut pas oubliée. Mais, pendant le repas, ayant reconnu le Chat noir, qui rôdait autour de a table, elle pâlit tout à coup, prétexta une indisposition et sortit de la salle du banquet. Le Chat noir sauta alors sur la table, la queue roide et les yeux flamboyants.

— Dehors, vilaine bête ! lui cria la marâtre.

— Holà ! répondit le Chat ; que celle qui parle ainsi vienne donc me faire sortir, pour voir !