Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/186

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Le seigneur la chercha partout, dans le château, puis dans le jardin, et, ne la trouvant pas, il revint auprès de sa femme, et lui dit :

— Je ne sais ce qu’est devenue votre suivante, je ne la trouve nulle part. Avez-vous besoin de quelque chose ? Vous avez peut-être faim ?

— Oh ! oui, j’ai grand’faim ?

— Que désirez-vous manger ?

— Il me faut un morceau du grand mouton blanc qui est dans le jardin.

— Quel caprice ! vous qui aimiez tant vos moutons, et celui-là par-dessus les autres !

— Il n’y a que cela qui puisse apporter quelque soulagement au mal affreux dont je souffre. Mais, ne vous trompez pas, c’est du grand mouton blanc que je veux manger, et non d’aucun autre.

Le mari descendit au jardin, et donna l’ordre au jardinier de prendre le grand mouton blanc, pour être aussitôt tué et mis à la broche.

Et voilà le jardinier, qui était de connivence avec la suivante, de courir après le mouton blanc. Mais, celui-ci courait si rapidement, autour du puits, en bêlant tristement, qu’il ne pouvait l’attraper. Le seigneur, voyant cela, veut lui venir en aide et s’approche du puits. Il est étonné d’entendre des plaintes et des gémissements, qui semblent en sortir. Il se penche sur l’ouverture, et demande :