Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/207

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— Crois-moi, tu ferais mieux de rester ici tranquillement, avec ta sœur, et de ne plus songer au Lièvre argenté.

— Non, je veux encore essayer de le prendre.

— Eh bien ! pour te venir en aide, autant que je le puis, prends cette mèche de cheveux dorés, et quand tu auras besoin de secours, dis simplement ces mots, en la tenant à la main : — Par la vertu de cette mèche de cheveux dorés, je demande du secours ! et aussitôt tu seras secouru de ma part.

Malo prit la mèche de cheveux dorés, puis ils allèrent se coucher.

Le lendemain matin, le géant et Malo partirent de bonne heure ; le géant, pour se livrer à la chasse aux hommes, selon son habitude, et Malo, pour poursuivre le Lièvre au poil argenté. Il le rencontra, comme les jours précédents, au même endroit, dans la forêt, et le poursuivit jusqu’à un bras de mer, qui pénétrait sous le bois. Le Lièvre sauta lestement par-dessus l’eau, mais, Malo ne put faire comme lui, et le voilà bien embarrassé. Il aperçut sur le rivage, à l’angle de deux grands rochers, une pauvre hutte, dont la porte était ouverte. Il y entra. C’était l’habitation d’un vieux cordonnier.

— Dites-moi, mon brave homme, lui demanda-t-il, n’avez-vous pas vu un Lièvre au poil d’argent, passer par ici, il n’y a qu’un instant ?