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Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/21

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pouès, qui était immobile d’étonnement, la bouche et les yeux grands ouverts :

— Maître, qu’y a-t-il pour votre service ? Commandez, et comme vous direz il sera fait !

— Allez me chercher ma serviette, que le vieillard a emportée, balbutia le pauvre garçon.

Et les cinq cents cavaliers partirent aussitôt, au grand galop. Ils eurent bientôt atteint le vieillard, et ils lui enlevèrent la serviette, et la rapportèrent à Crampouès.

— À merveille ! dit celui-ci, tout heureux de retrouver sa serviette : rentrez à présent dans vos niches, jusqu’à ce que j’aie encore besoin de vous.

Et les cinq cents compartiments du bâton se rouvrirent, et chaque cavalier y reprit sa place.

Crampouès se remit alors en route, tout joyeux, et se disant à lui-même :

— Avec ma serviette et mon bâton, je n’ai plus rien à craindre de personne, et je puis marcher hardiment, en tout lieu.

Il arriva bientôt auprès d’un moulin. Le meunier était sur le seuil de sa porte, jouant du biniou, et sa femme et ses enfants dansaient. Crampouès se sentit pris d’une envie irrésistible de faire comme eux ; et le voilà aussi de sauter et de gambader, avec un entrain extraordinaire. Cependant, la meunière criait à son mari, tout en dansant :