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Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/220

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Et, comme il s’apprêtait à ramasser son gibier, il vit tout à coup apparaître, à côté de lui, deux énormes géants. Cette vue le surprit et lui fit peur, un peu.

— Tu es un bon tireur, lui dit un des géants.

— On en peut trouver facilement de plus mauvais que moi, répondit-il.

— Ferais-tu d’un chat ce que tu as fait de ce lièvre et de ce pigeon ?

— Je pense que oui.

— Ce chat n’a qu’un œil, qui est au milieu du front, et il faudra le frapper dans cet œil, ou il te mettra en pièces.

— Alors, je préfère ne pas essayer.

— Si tu n’essaies pas, mon frère et moi nous te mettrons aussi à mort.

— Alors, j’essaierai. Où est le chat ?

— À midi juste, il paraîtra sur le mur du château et s’y promènera au soleil, pendant que sonneront les douze coups, et c’est dans cet intervalle que tu devras le tuer, sous peine d’être tué par lui.

— C’est bien !

Un moment après, frappa le premier coup de midi, et un grand chat blanc parut sur le mur et se mit à s’y promener, au soleil. Alanic tend son arc et vise ; la flèche part et le chat tombe du haut du mur, en criant : Miaou ! miaou !… d’une façon effrayante.