Gavr, kers d’as bro,
Ez out aman seiz bloaz’zo,
Tam houarn na t’eus da zebri !...
c’est-à-dire : « Chèvre, retourne à ton pays ; il y a sept ans que tu es ici, sans avoir eu de fer à manger... »
Aussitôt sa boule s’éleva en l’air, si haut, si haut, qu’on ne l’aperçut bientôt plus, et ils avaient beau attendre, elle ne retombait pas à terre.
— J’ai gagné ! dit le prince.
— Cela fait à chacun une partie ; demain, nous jouerons la belle, à un autre jeu, dit l’Aigle.
Et il s’en retourna à la maison en pleurant et alla conter la chose à sa mère.
— Il faut le saigner et le manger, dit celle-ci ; pourquoi attendre plus longtemps ?
— Mais, je ne l’ai pas encore vaincu, ma mère ; demain, nous jouerons à un autre jeu, et nous verrons comment il s’en tirera.
— En attendant, allez me chercher de l’eau, à la fontaine, car il n’y en a goutte, dans la maison.
— C’est bien, mère ; demain matin, nous irons tous les deux vous chercher de l’eau, et je porterai un défi au prince à qui en apportera le plus, dans un tonneau.