Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/265

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— N’avez-vous pas vu une belle princesse par ici, tout à l’heure ? lui demanda-t-il.

— Non, Monseigneur, répondit-elle, je n’ai vu personne.

Et il tourna encore les talons, d’un air dépité, et en se disant :

— Cette gardeuse de pourceaux doit être autre chose que ce qu’elle paraît ; il faut que je la surveille.

Le lendemain, la princesse mit sa robe de la couleur du soleil, et elle était si belle, que les petits oiseaux sautillaient et chantaient d’allégresse, sur les branches, au-dessus de sa tête, et ses pourceaux eux-mêmes l’admiraient, en faisant : Oc’h ! oc’h !...

Le jeune seigneur, qui la guettait, caché derrière un tronc d’arbre, courut à elle. Mais, il trébucha et tomba dans une fosse recouverte de fougère et d’herbes folles. La jeune fille eut encore le temps d’ôter sa robe et de la serrer dans son coffre, qu’elle cacha dans un buisson, et quand le seigneur arriva près d’elle, il se trouva encore devant la gardeuse de pourceaux. Mais, il savait à quoi s’en tenir, à présent, et il retourna au château, en songeant à la manière dont il s’y prendrait, pour connaître toute la vérité.

Sa mère voulait le marier, et trois jeunes de-