Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/325

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Les six frères partirent donc, heureux d’avoir tant d’argent dans leurs poches. Ils prirent tous des routes différentes.

Le premier arriva dans une ville où il vit beaucoup de monde rassemblé, sur une place. Il se mêla à la foule et demanda la raison de ce rassemblement.

— Vous ne voyez donc pas ? lui répondit l’homme à qui il s’était adressé, en lui montrant du doigt un homme qui grimpait sur un arbre avec la faclité d’un écureuil.

Cet homme grimpait avec la même facilité sur les maisons, sur les murailles et les tours les plus élevées. Notre voyageur en était émerveillé, et il se disait en lui-même :

— Ah ! si je savais grimper comme celui-là ! Quand le grimpeur eut terminé ses exercices,

il alla droit à lui et lui demanda :

— Veux-tu m’apprendre à grimper comme toi ?

— Oui, si tu me paies bien, répondit le grimpeur.

— Je te donnerai tout ce que j’ai d’argent.

— Et combien as-tu donc d’argent ?

— Deux cents écus.

— C’est entendu ; donne-moi tes deux cents écus, et je t’apprendrai mon métier.

Et il donna ses deux cents écus au grimpeur.